Et si le sel n’était pas aussi mauvais pour la santé qu’on le dit ?
Un collège d'experts américains de l'Institut de médecine vient de mettre en garde contre les dangers de limitation de la consommation de sodium. Y a-t-il une diabolisation du sel ?
Jean Vitaux : C'est une initiative tout fait intéressante. Le sel est l'objet d'une diabolisation : il faut avant tout dire qu'il est indispensable la vie, et que sans, on meurt. Et dès l'Antiquité, les populations qui n'y avaient pas accès étaient obligées d'en acheter. D'un point de vue médical, on est passé de régimes totalement sans sel jusqu'au moment où l'on s'est rendu compte que ce type de régimes étaient dangereux, notamment pour les reins. Notre rapport médical au sel a été très changeant et l'est toujours : il y a un vrai "effet de mode" vouloir diminuer au maximum les rations de sel.
Globalement, les études sur les dangers du sel ont été réalisées sur des populations particulières : notamment sur les gens qui souffrent d'hypertension, mais aussi sur les aborigènes australiens. Le problème, c'est que cette population qui consommait peu de sel et qui avait une tension très basse n'a que très peu de rapport avec l'homme occidental aussi bien dans leur mode de vie que leur environnement.
Il y a également eu un abaissement des normes de la tension au fil du temps, qui a fait que l'on a augmenté les restrictions en matière de régime et les traitements.
Il y a de nombreuses recommandations différentes : certains recommandent même de consommer 3, 8 g jusqu' 50 ans et 2,9 après 70 ans. Ces taux ne sont pas scientifiquement solides, et ne correspondent pas (...)
class="s2">class="no-margin">